Petites graines et petit déjeuner: au tour du millet de se faire sucrer!
Elle court, elle court, la maladie... tout court. Je suis restée travailler à la maison hier matin pour soigner un début de grippe bien au chaud. Une bonne occasion pour soigner en même temps mon déjeuner, trop souvent expédié. Après un premier essai concluant de quinoa vanillée au lait de soja et aux fruits secs, je poursuis mon exploration en détournant version sucrée une autre petite graine ronde et jaune bien sympathique: le millet. Ce nom générique regroupe plusieurs variétés de graminées, la plus commune étant le millet perlé, qu'on achète habituellement décortiqué (on en trouve sous d'autres formes, notamment des flocons et de la semoule fine, en magasin bio). Le millet ne contient pas de gluten, ce qui en fait une alternative intéressante pour les intolérants et allergiques; il est riche en magnésium et en phosphore, et contient également du zinc et du fer, bien que le décorticage lui fasse perdre une partie de ses propriétés nutritionnelles intéressantes. Il est une bonne source de protéines, mais comme les autres céréales (et contrairement à la quinoa) il est déficient en lysine, l'un des 8 acides aminés que le corps n'est pas capable de synthétiser. Il est donc nécessaire de recourir à la complémentation protéique pour assimiler au mieux ces protéines végétales. Ayant terminé mon exposé, je vous avouerai aussi sec que, dans le cas de mon déjeuner, je ne me suis pas remué les méninges à l'extrême pour assurer la complémentation protéique; l'oeuf, le lait végétal et les noix ont sans doute un peu rectifié le tir, et de toute façon quand on mange du pain ou des cornflakes le problème se pose aussi! Après avoir fouiné un peu dans mes livres de Valérie Cupillard à la recherche d'une idée de départ, c'est un gratin que j'ai décidé de préparer. Bien entendu, je n'allais pas le laisser nature, il aurait été tristounet ce millet; je n'ai pas pu m'empêcher d'y cacher des tas de petites notes gourmandes. On procède à la rituelle inspection des placards; il me reste du sirop de cerise maison de l'été passé, pourquoi ne pas l'utiliser? On en nappe le fond du plat. Dans l'appareil à gratin: une pomme émincée, un peu de cannelle, du sucre complet pour son petit goût de réglisse. Par-dessus: une touche croustillante faite de noix fraîches finement concassées et de sucre. Il en reste plus qu'à passer 20 minutes au four, et voici un petit déjeuner reconstituant et surtout délicieux. Le millet résiste encore un rien sous la dent, mais la consistance générale est plutôt crémeuse, ce qui crée un contraste de texture bien agréable. La croûte de noix caramélisée est délicieuse; le sirop de fruits apporte une note douce et fruitée. A nouveau je suis conquise; décidément, les petites graines sucrées et moi, l'histoire ne fait que commencer!
Ingrédients: pour 2 à 3 personnes
120 ml de millet décortiqué
120 ml d'eau
250 ml de lait de riz, soja, vache...
1 pomme
Cannelle
3+1 c.c. bombées de sucre mascobado (rapadura)
1 gros oeuf
5 ou 6 noix hachées fin
Du sirop de fruits (cerise pour moi) pour napper
Préparation:
Faire cuire le millet doucement à couvert avec l'eau et le lait choisi, durant 15 à 20 minutes. Hors du feu, ajouter l'oeuf battu et mélanger vivement, puis ajouter la cannelle, 3 c.c. de sucre et la pomme coupée en petits dés. Chemiser un petit plat à gratin de sirop de cerise et verser la préparation. Parsemer des noix concassées mélangées au sucre restant. Cuire au four préchauffé à 200°C pendant environ 20 minutes. Déguster tiède, éventuellement nappé d'un filet de sirop de cerise.